Chronique écolo 17

 

L'agriculture durable

Rien à voir avec le développement durable c’est un système mis au point par un Agriculteur breton : André Pochon.

Il a tourné le dos au système basé sur le maïs ensilage et le soja OGM  et en mettant des prairies à base de trèfle blanc sur plus de 3 /4 de la surface le reste étant les céréales,  les betteraves fourragères. Un peu de maïs ensilage.

André Pochon constata que le chiffre d’affaire n’était pas supérieur mais qu’il y avait moins de charges et qu’au final il gagnait plus. Le temps de travail était diminué jusqu’à environ 35  heures par semaine. Ce qui était le cauchemar de Sarko travaillez moins pour gagner plus.

1er partie

Puis les réseaux d’agricultures durables se constituèrent. Le cahier des charges avec les 12 points dont les sept indices de durabilité notés de 0 à 5. Le système est scolaire mais efficace. Notons que les trois types d’agricultures ne s’excluent pas ainsi le réseau d’agriculture Durable de la Mayenne comprend 22 membres dont 20 en bio. Elle respecte les grands principes de l’agro écologie.

1 : Système fourrager à base d’herbe :

  • 3/4 de la SFP (surface fourragère principale) en herbe.
  • OGM, farines animales, antibiotiques et hormones interdits.

2 : Fertilisation :

  • Azote organique inférieur à 140 unités par hectare. Ce qui donne 20 tonnes de fumier de vache par hectare.
  • Azote minéral inférieur à 50 unités par hectare sur prairie
    et à 100 unités par hectare sur céréales.

3 : Protection des cultures :

  • Un seul fongicide sur céréales.
  • Traitement maximal en herbicide à 2/3 de la dose homologuée.
  • Régulateurs de croissance et insecticides interdits.

4 : Assolements :

  • Sols nus interdits en hiver.
  • Rotations minimales de 3 ans.
  • Drainage des bas-fonds interdit.
  • Mise en herbe des terrains humides et des bords de cours d’eau.

5 Paysage :

  • Minimum de 150 mètres de haies par hectare de SAU (Surface agri ole utile)
  • (surface agricole utile) en zone herbagère.

André Pochon est aussi un conférencier et un auteur

 https://abp.bzh/videos/pochon.mp4

 

Les livres

  • Du champ à la source : retrouver l'eau pure, Éditions Coop-Breizh, 1988
  • La prairie temporaire à base de trèfle blanc, Éditions CEDAPA-ITEB, 1996
  • Les Champs du possible. Plaidoyer pour une agriculture durable, Éditions Syros-Alternatives Economiques, 2e édition en 1999
  • Les Sillons de la colère, Éditions Syros-Alternatives Economiques, 2001
  • Agronomes et paysans : un dialogue fructueux, Éditions Quae, 2008
  • Le Scandale de l'agriculture folle, Éditions du Rocher, 2009

 

 

Partie 2

 C’est la partie la plus technique :

Les sept indices en un clin d’œil

 

 

 

1

2

3

4

5

6

7

 

Bilan des minéraux

Pesticides

Linéaire de haies

Biodiversité

Gestion des sols

Dépendance énergétique

Contribution au réchauffement climatique

0

> 100

> 1

inf à 20m

0

0

> à 600 EQF

> 6TeqCO2/

1

80 à 100

0,75 à 1

20 à 40m

1

1

500 à 600

5à 6TeqCO2/

2

60 à 80

0,5 à 0,75

40 à 60m

2

2

400 à 500

4à5 TeqCO2/

3

40 à 60

0,25 à 0,5

60 à 80m

3

3

300 à 400

3à4 TeqCO2/ <

4

20 à 40

0 à 0,25

80 à 100m

4

4

200 à 300

2-3 TeqCO2/h

5

< 20

0

sup à 100 m

5

5

< à 200 EQF

2TeqCO2/h

 

Explications.

1-Bilan des minéraux : Traduits les excédents d’azote par un bilan entre les entrées et les sorties. Entrées= engrais organiques et minéraux, achats de concentrés, fixation par les légumineuses  Sorties=produits laitiers, viandes vendues, engrais organismes.

Un faible excèdent peut indiquer une augmentation de la matière organique. Un excèdent plus fort peut indiquer une perte sous forme de nitrate.  Valeur= 0

2- Pesticides : ITF est l’Indice de Fréquence de Traitement,  en gros un ITF = ou supérieur à 1, suit les recommandations du fabriquant pour un produit donné, L’ITF global suit une moyenne, pas de traitement du tout donne la note 5, ce qui est rare même en culture biologique sauf surface toujours en Herbe intégrale,

3- linéaire de haies : va de 20 mètres et moins par hectare de surface agricole : indice 0 à 100 mètres et plus indice 5. Les haies mitoyennes voient leur linéaire divisé par deux, en cas de bosquet on tient compte du périmètre. Nous ne savons pas comment se fait le décompte en cas d’agroforesterie.

4- Biodiversité : Elle va être évaluée à l’aide de 10 critères comptant un point chacun et au final divisé par deux pour obtenir une note sur cinq.

-Présence de bandes inter culturales : Ce sont des bandes herbacées entre chaque cultures ou entre une culture et un bois. Permet la présence d’espèces végétales comme les orchidées et sert de « garde-manger » aux oiseaux. 

-Création de talus : Les talus offrent un biotope a beaucoup d’espèces et de plus ils évitent la stagnation de l’eau dans les cultures.

-Désherbage mécanique des haies : De toute manière l’utilisation d’un herbicide semble difficile car un herbicide total genre Roundup va endommager les arbustes et un herbicide sélectif ne va supprimer que les graminées. Avec un paillage sur les haies cela est souvent pas de désherbage du tout.

-Utilisation pour les haies d’essences locales ou rares ou en voie de disparition

-Pas d’utilisation O.G.M

-Préservation des zones humides

-Présence de races animales locales menacées.

-Présence d’espèces végétales anciennes dans l’assolement

-Fauche tardives des jachères et/ou des bandes inter culturales : la biodiversité est ainsi augmentée.

-Pas d’ensemble de culture supérieur à six hectares.

5-Gestion des sols : Cet indice se calcul à l’aide de deux sous-indice et il  suffit de faire la moyenne des deux.

-Pourcentage des sols nus en hiver,  va de 0% indice 5 à 20% et plus indice 0 : Les sols nus sont sensibles au lessivage de l’azote ce qui donne les nitrates se trouvant dans l’eau du robinet. Cet indice se calcule durant la saison hivernale. Un pourcentage inférieur à 20% est très rare en agriculture classique, pour éviter ce sol à nu la technique des cultures dérobée est pratiquée. Cette technique entre un blé récolté juillet Août et un Mais semé en Mai d’intercaler une culture comme la moutarde par exemple qui sera broyée en Mars .La moutarde est beaucoup utilisée mais nous trouvons aussi le sarrasin,   le seigle, la phacélie  mais nous pouvons aussi envisager des légumineuses comme le trèfle, le lupin, la féverole.

Notons que si la surface est toujours en herbe l’indice est de 5

-Pourcentage de la même culture de la même culture dans la surface assolé : L’assolement est la surface attribuée  à une culture donnée, la surface en herbe est exclue du calcul cet indice va de 0 si30 % ou plus d’une surface donnée pour une culture c’est souvent l’assolement typique de la Beauce, a 5 si aucune culture ne dépasse 10 %de la surface agricole utile. Par contre une culture de légumineuse supérieure à 15% rajoute 1 point, la légumineuse capte l’azote de l’air et évite les pollutions dues l’industrie des nitrates.

6-La dépendance énergétique : Cet indicateur se mesure de la manière suivante, il  va devenir de plus en plus important, in s’exprime en Equivalent Fioul, il prend en compte l’énergie directe (fioul, gaz, électricité)  et indirecte (alimentation, plastiques, engrais.

Nature de l’intrant

Quantité utilisée

Energie dépensée par unité

Total

Fioul de la cuve et/ou CUMA

 

1,14EQF par litre

 

Electricité

 

0,27 EQF par litre

 

 

Engrais azotés

 

1,47 EQF Par Unité

 

Tourteau de soja

 

0,16 EQF par Kilo

 

Tourteau de colza ou de tournesol

 

0,1  EQF Par Kilo

 

Concentrés composés farine

 

0,12 EQF Par Kilo

 

Concentrés composés granulés

 

0,1 EQF par Kilo

 

Poudre de lait

 

1,21 EQF Par Kilo

 

Bâches ou enrubannage

 

2,27 EQF Par Kilo

 

 

Total

 

Total EQF/ Ha

 

Comme vous pouvez le constater c’est assez scolaire  mais très précis nous pensons qu’une note de 30 /35 doit donner lieu à des subventions, et des facilités  pour alimenter les cantines scolaires. Le passage en agriculture bio est facile. Ainsi une ferme classique dépense en additionnant les énergies grises (production, transport, transformation) 300 litres Equivalent fioul pour produire 1000 litres de lait. L’agriculture durable 150 en moyenne c’est donc efficace et moins fumeux que la notion d’agriculture raisonnée

 

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