La décroissance est différente de la récession qui est elle accompagnée d’une diminution drastiques des acquis sociaux et de la protection sociale, pourtant en 1945 la protection sociale existait déjà alors que le PIB moyen était de 25000 francs par an soit un peu plus de 3000 euros, contre 125000 francs soit cinq fois plus en 2002. Les chiffres de la santé a Cuba d’après Nicolas Ridoux
Indicateur
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Cuba
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Etats - Unis
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Populations
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11,2 millions
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295,3 millions
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PIB par habitant (dollars)
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3166
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36056
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% du PIB dépensé pour la santé
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7,5 %
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14,5%
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Dépenses par habitant et par an (dollars)
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236
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5274
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Espérance de vie des femmes
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79
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80
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Espérance de vie des hommes
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75
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75
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Mortalité infantile
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7,2/1000
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7,2 /1000
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Médecins/habitants
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591/100000
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549 /100000
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Des chiffres de 2010 indiquent que les dépenses de santé sont a plus de 16% au USA et que la mortalité infantile était de 5,9/1000 contre 4,76/ 10000 a Cuba.
Rappelons que Cuba a subit une baisse de 30% du PIB entre 1990 et 1993 une forte récession finalement transformée en décroissance surtout que la qualité du système de santé n’a pas changé.. La France dépense un peu plus de 12% de son PIB pour la santé. Rappelons qu’en terme de PIB Cuba est un peu moins riche que la France de 1945, la preuve est faite qu’en terme de protection sociale la volonté politique est plus forte que le marché qui a pris une place prépondérante. Nous pensons que la décroissance doit s’accompagner du renforcement des acquis sociaux et du service public. Rappelons que la décroissance sera également inévitable avec la raréfaction du pétrole. La décroissance contrairement au matraquage idéologique libéral et aux publicités n’est pas la fin de tout elle est certainement un nouveau commencement et le service rendu peut être égal voir supérieur. Si nous prenons l’exemple d’une baguette de pain, pour la démonstration 1 Euro si les frais sont de 20 centimes le PIB sera de 80 centimes. Si la personne fait son pain il y aura seulement le PIB de la farine, s’il produit son blé le PIB sera nul. Ce qui explique que plus une denrée est transformée plus elle produit de PIB et la dépense d’énergie est d’autant plus conséquente. Le point positif du PIB c’est qu’il inclut les salaires qui sont effectivement des « valeurs ajoutées », les impôts également. Pour les services publics le PIB est tout simplement le coût de fonctionnement de l’administration ou du service public. Ce fait ne doit pas être oublié à la fois par « les mystiques » des deux bords les « croissants et les décroissants » donc si les besoins sont réels la croissance est facile à obtenir et le chômage est l’ennemi de la croissance. Il faudra également se poser la question du coût carbone des emplois, en effet une assistante sociale est beaucoup plus « rentable » de ce point de vue qu’un travailleur d’une plateforme de gaz de schiste. Nous pensons que le mieux est l’objection de croissance, autrement dit faire ce qui est bon pour la survie et le bien être de l’humanité et de ne pas se soucier de la croissance ou de la décroissance, en bref le PIB est un indice grossier comptabilisant ce qui est positif et ce qui est négatif. Nous avons déjà évoqué l’indice de Progrès Véritable ajoutant le bénévolat et le travail domestique et soustrayant la pollution, l’utilisation de ressources non renouvelables, la violence et le chômage. Il s’avère que les pays dits développés sont en décroissance depuis trente ans (exemple Etats-Unis) pour être au niveau des années cinquante
Un autre indice :
Le HPI Happy Planet Index ou indice de la planète heureuse est un indice d’efficience écologique il tient compte
-De l’empreinte écologique : C'est-à-dire le nombre d’hectare nécessaire pour se nourrir consommer et absorber le gaz carbonique du chauffage et des déplacements, indicateur assez simple mais a compléter pat l’utilisation de ressources non renouvelable. A l’échelle mondiale la surface nécessaire est de 1,8 hectare 2,1 suivant certaines sources le Bengladesh en utilise 0,7 par habitant, les Etats-Unis 9, France 5,6, l’Allemagne 4,6 , le Costa Rica 2,1 Cuba 1,5.
-De la longévité
- La sensation d’être heureux : de 1 a 10
- l’espérance de vie : Le nombre exact
- L’empreinte écologique en hectares
L’indice est calculé de la façon suivante : sentiment d’être heureux multiplié par l’espérance de vie et divisé par l’empreinte écologique autrement dit un indice et mesurant l’efficacité et la durabilité d’un pays.
1 : Costa Rica
2 : Vietnam
3 : Colombie
4 : Belize
5 : Salvador
6 : Jamaïque
7 : Panama
8 : Nicaragua
9 : Venezuela
10 ; Guatemala
11 : Bengladesh
12 : Cuba
La France avec un indice de 43,9 est 71 éme sur 150 pays en 2009, avec néanmoins une petite amélioration par rapport a 2006 :42,6. Les USA ne doivent leur 105 éme place qu’a leur optimisme. Les pays les plus notés sont particulièrement situés en Amérique du Sud et plus precisement dans les caraïbes l’empreinte écologique est proche de la moyenne disponible, Cuba figure en bonne place malgré un Etat omniprésent et peu démocratique.
La fameuse croissance doit s’appliquer à ces deux indices, alors c’est de la décroissance.
Autonomie, multi activités et multifonctions
Le passage vers une économie durable et de long terme implique en plus d’une diminution du temps de travail vraisemblablement une multi activités, nous prendrons l’exemple d’une petite usine de fabrication de granulés de luzerne durant une période de temps, une autre période des granulés de bois, et le reste du temps les employés travaillent chez des artisans locaux. Dans le futur nous trouverons des personnes travaillant à la fabrication de mini éoliennes, de capteurs solaires thermiques puis photovoltaïques en fait les fabrications répondront a des besoins il ne faudra donc pas vendre a tout prix quitte a créer artificiellement des besoins pour vendre.
La multifonction : Ou plutôt le multi usages, l’exemple le plus frappant nous est fournit par les fermes en polyculture élevage ou les animaux au lieu comme dans l’agriculture dit moderne sont en concurrence avec l’alimentation humaine et sont responsable de la déforestation des forêts primaires, l’animal se nourrit principalement d’herbe, la prairie capte le gaz carbonique et si le trèfle est semé avec les graminées capte aussi l’azote , le fumier est aussi important pour la fertilité de l’agro-ecosystéme. Les cultures ne doivent pas avoir qu’un seul usage car c’est en général une faute par exemple le blé, la récolte des grains puis le brûlage de la paille était une pratique courante dans les plaines céréalières, actuellement faute d’humus les sols ne sont pas en bonne santé, les agro carburants sont aussi une folie sauf en cas d’autonomie de l’exploitation autrement dit l’huile de colza ou de tournesol sert pour le tracteur et le tourteau c'est-à-dire le reste pour l’alimentation des animaux. Un exemple d’une utilisation très astucieuse de l’arbuste jatropha
-La première utilisation est la fabrication de clôture
-La forte odeur éloigne les herbivores sauvages
-Les fruits sont pressés pour faire de l’huile alimentant un groupe électrogène pour faire de la lumière dans le village.
- Le reste du fruit donne de l’humus
- C’est aussi une plante médicinale.
Heureusement cette plante dite « miracle » a des rendements trop faibles en huile pour une utilisation industrielle si elle est impropre a la consommation elle peut très bien accaparer des bonnes terres dans le but de faire rouler les voitures européennes et alors passer du statut de biocarburant a celui d’agro carburant puis a celui de nécro carburant si les forêts sont abattues pour cela. Notons la grande sagesse des communautés villageoises traditionnelles recherchant l’autonomie, mais elles sont en manque de moyens (surtout en Afrique).
La multi utilisation devra être privilégiée dans tous les cas. Une éolienne peut sans doute pomper l’eau et produire de l’électricité, l’eau pompée sert a son tour a faire du courant. Une chaudière a gaz peut également produire de l’électricité avec les fumées chaudes et un moteur a air chaud type Stirling.
Les monnaies locales, service social, spéculation.
Avec le naufrage de l’Euro impliquant la misère et l’austérité plusieurs types monnaies a la place ou en plus de l’Euro ce sont les monnaies locales applicable sur un petit territoire ce sont des monnaies dites fondantes car elles perdent de leur valeur si elles ne sont pas utilisées. La monnaie distributive ne sert qu’une fois elle peut être attribuée en échange d’un service social.
Les années soixante : un modèle a suivre ?..
Oui si nous considérions l’empreinte écologique qui était très proche de un si nous considérons l’époque actuelle autrement dit si tous vivaient comme les français de 1962 notre survie serait assurée.
La localisation était correcte a l’époque, pas de surgelée ou le Maïs vient du Guatemala, les petits pois de Pologne et les carottes d’Egypte d’ailleurs il n’y avait pas de surgelés seulement quelques conserves
Quelques supermarchés mais pas de grands hypermarchés, ni de grands magasins qui sont des gouffres énergétiques.
Encore une agriculture paysanne et de nombreux maraîchers prés des grandes villes.
De nombreux petits commerces.
Néanmoins certains modes de fonctionnement sont « datés »
- Le président de la république en uniforme de Général
- Un grand conservatisme vis-à-vis des mœurs. L’homosexualisé était illégale, évoquer « le mariage pour tous » c’était inenvisageable même pour les plus contestataires de 1968.
D’autres sont « datés » mais uniquement pour le monde de la finance.
- La finance était sous le contrôle du pouvoir politique. Le président de la république et le premier ministre contrôlait la banque de France. Les monnaies locales sont une arme contre la dictature de la finance internationale. Nous pensons que l’Euro et même l’Europe sous sa forme actuelle va s’effondrer tôt ou tard, un nouveau Franco, un nouveau Salazar ou Marine le Pen prendront le pouvoir. Sauf si la Banque centrale Européenne est contrôlée par le parlement Européen. En fait les immensément riches 0,01% de la population qui possèdent entre 32000 a 60000 milliards de dollars dans les paradis fiscaux sont parmi les acteurs des dégradations sociales et économiques et écologiques de notre temps.
-La planification : Son retour sera bienvenue car la société aura besoin de se métamorphoser en très peu de temps.
-La notion de progrès social, elle était important pour le General de Gaulle, de nos jours c’est la « croissance » et surtout ne pas déplaire aux « marchés financiers »
Ce qui n’est pas a copier.
-La pollution : Elle était importante a l’époque malgré un faible PIB
- La fascination pour l’énergie nucléaire : Il a pris de l’importance seulement a la fin des années soixante mais les quelques petites centrales fascinaient.
- La forte dépendance au pétrole :
-La manie des grands travaux : Concorde par exemple.
-La trop forte centralisation des pouvoirs : Même De Gaulle adepte des pouvoirs forts a tenté une décentralisation. Référendum de 1969 sur la régionalisation et la reforme du Sénat avec entre autre le projet d’élus régionaux socioprofessionnels désignés.
La société future si elle veut augmenter ou conserver le bonheur des personnes devra favoriser la sobriété et l’autonomie
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