Quelques remarques avant de poursuivre ce récit de 1993 à l'époque l'union Européenne était plus technocratique que libérale aussi pour gérer le trop plein de produits végétaux et en particulier le blé la politique agricole commune ou PAC se proposait finances a l'appui de mettre en jachère une partie des sols cette solution n'a pas eu le succès escompté contrairement a la politique de quotas laitiers. Mais pour produire des produits laitiers les légumineuses sont nécessaires et l'Europe est toujours en manque ce qui a des conséquences néfastes que nous développerons plus tard.
Les inconvénients psychologiques
Le fait de gagner de l'argent par la mise en jachère d'une partie de l'exploitation (le minimum est de 15%) est difficilement acceptable par le monde rural. Nous remarquons au passage qu'il n'existe pas de maximum a la mise hors culture, il est facile d'imaginer les dérives que peuvent susciter cette loi.
Que se passerait-il si le système fonctionnait trop bien et si les agriculteurs les plus âgés, les moins endettés ou les moins motivés mettaient 30, 40, ou même 70% de la surface de leur exploitation en friches et que les plus endettés, les plus productifs ne puissent s'en sortir. Va-t-on voir des exploitations de plusieurs centaines d'hectares comme au USA.
Le monde agricole risque de rentrer dans la spirale de la dévalorisation et de l'échec ce qui représente des milliers de chômeurs supplémentaires compte tenu de la dépendance de l'agriculture actuelle au monde économique (fabricants d'engrais et de pesticides, enseignement agricole, coopératives, CUMA, industries agro-alimentaires.
Chaque exploitation a plusieurs types de charges, les charges dites de structures (intérêts d'emprunts, taxes, frais de fermage, amortissement du matériel ou de bâtiments, eau, électricité, taxes foncières) ces frais s'élèvent avec d'importantes variations entre 3000 et 4000 francs par hectare.
A cela s'ajoute les charges dites d'exploitations : engrais, semences, fuel, pesticides, frais de récoltes, ils s'élèvent eux a 2000 francs en moyenne par hectare avec de grosses variations suivant les exploitations et les cultures.
Reprenons l'exemple de la culture de blé payé 100 francs au quintal, nous voyons donc que pour une exploitation moyenne déjà 50 quintaux pour payer les charges, le revenu agricole qui correspond au salaire c'est tout ce qui est supérieur à ce rendement.
Si nous comparons avec les primes a la jachère avec des primes situées entre 2000 et 3500 francs a l'hectare en dessous de 70 quintaux a l'hectare il ne sert a rien de cultiver. Pour donner un ordre d'idée le revenu de l'agriculteur moyen avoisine le SMIC. Il est vrai que les charges s'amenuisent au fur et a mesure que la surface soustraite augmente, moins d'achat de matériel, moins d'eau pour l'irrigation, moins d'engrais .
La PAC veut protéger l'environnement, certes les terres mises hors cultures ne vont pas polluer et même au contraire fixer les nitrates mais que peut-il se passer, deux scénarios semblent possibles.
Actuellement le calcul est facile a faire, les mille euros de charges de l'époque se sont transformés en quinze cents euros, autrement dit un agriculteur ne peut plus vivre sans être subventionné par la PAC, c'est encore plus coûteux que précédemment. Il y a un réel risque de délocalisation de l'agriculture, nous sommes tombés dans « l'horreur économique ».
Si nous faisons le calcul simpliste : un kilo de blé=un kilo de pain (en réalité c'est moins que cela, cela dépend de la mouture du blé, mais dans tous les cas compte tenu de l'eau moins d'un kilo de farine sont nécessaire pour faire un kilo de pain). A 12.5 Euros le quintal cela fait moins de douze centimes d'euros par kilos de pain, deux ou trois centimes par baguette si le blé était payé le double. En réalité seuls les agriculteurs biologiques vivent de leur travail en étant très peu subventionnés.
Le protectionnisme est indispensable, mais celui-ci demeure un gros mot. Il est trop lié a la notion de nationalisme. Pourquoi pas un libre circulation dans un ensemble de pays et la taxation pour d'autres. Autrement dit les pays d'Afrique noirs n'épongeraient plus le trop plein de l'Europe ce qui met en péril leur Agriculture.
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