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La fissure1

Nous laissons place à quelques écrits entrant dans le domaine de la fiction mais traitant toujours d’écologie. Ces nouvelles on été écrites entre les années 1970 a 1990.


La forêt chante sous le vol des insectes qui en bataillons ailés s’abattent sur la forêt endormie. Les insectes bruissent comme le vent. L’enfant marche et l’horizon a une couleur d’explosion nucléaire fixée par un peintre de l’apocalypse. Les lichens cascadent comme une fumée d’une usine au vent, les herbes envahissaient la route et les clématites s’échappent en long chapelets de neige.

Au loin s’élève la ville qu’il n’a jamais connue, la ville qu’il s’imagine grouillante de monde s’attardant aux vitrines remplis de reflets d’étoiles, aux perles scintillantes au casseroles avec des reflets de grande ourse. Il imagine les automobiles  monstres crachant la fumée avec quatre roues de brouette, la ville avec des agents un bâton blanc comme la lune.

La nuit tombe, heureusement il arrivera bientôt au relais. Il accélère le pas sa besace sur l’épaule, sa peau de chèvre venant de la ferme de ses parents qu’il quitte pour aller voir la ville.

Un sanglier s’ébroue dans la mare toute proche, un chat sauvage saute de branche en branche, les lapins sortent de leur terrier, l’enfant sait chasser les lapins, a pas de loup il s’approche doucement a contre vent. Le lapin hume l’air en un frémissement de narines, l’enfant sort un gros lance pierre de  sa besace place devant un gros galet tout rond poli par des siècles et des siècles de courant. Il ajuste son tir, on entend un sifflement, le lapin tombe mort sur l’herbe fraîche, une tache rouge s’élargit sur l’herbe verte. Deux taches symbolisant le mélange de la douceur et de l’agressivité.

D’un bond il est déjà sur le lapin et le dépouille buvant un peu de sang frais pour rafraîchir sa langue craquelée  par la poussière de la route. Il empoche le rongeur et poursuit sa route, la nuit est tout a fait tombée et il presse le pas car la terreur ancestrale de la nuit le poursuit, vite, on entend des pas étouffés par les feuilles mortes de la forêt.

 Enfin il approche du relais, il ouvre la porte de la vieille maison, entre, pousse le loquet. Ce soir il n’y a personne ; il tire de sa poche un briquet d’amadou, allume une torsade d’herbe sèche, allume une vieille bougie et la pose sur une vieille table chancelante et se met à garnir le feu. Rapidement les flammes se mettent à lécher la vieille cheminée tandis qu’il se met a vider le lapin, ensuite il entaille une mince tige de noisetier sur laquelle il enfile le lapin, il étale un peu d’huile de noix contenue dans un petit flacon. Les flammes baissent maintenant, les braises rougeoient comme de l’uranium en fusion. Il cale le lapin entre deux bûches et commence à grignoter quelques topinambours croquants sous la dent. Il s’assoit par terre tournant le lapin de temps en temps protégeant son dos du froid a l’aise de  deux peaux de moutons cousus l’une a l’autre.   

Il tire une vieille pipe offert par son grand père celui qui était bizarre, il la bourre d’un mélange de gentiane et de datura.

Le vent sifflait entre les ardoises et la charpente disjointe. Les nuages masquaient la lune, le lapin lentement rôtissait, les minutes s’agrippaient à la tignasse verte du vent et les emportaient au loin.

Il tira le lapin du feu, sorti une grande gourde en cuir de vache, il but un breuvage constitué d’une décoction de fleurs de coquelicot et de feuilles de menthe baignant dans du miel fermenté,  il but tout en dévorant son lapin. Il essuya la graisse dégoulinant sur son menton, il se mit à fumer a nouveau, l’amertume de la gentiane, le sommeil du datura l’aida a s’endormir. Il s’allongea sur un tas de paille recouvert de peaux de bêtes, il sombra dans le sommeil le vent commençait a souffler dans les bruyères et les fougères, le vent qu’il n’entendait pas.

Il rêva de la ville avec ses autobus grands comme trois chars a bœufs, la ville avec ses brouettes a deux roues, sa clarté faite de mille petits soleils transformant la nuit en jour, les magasins remplis de bonnes choses et de machines étranges que l’on pouvait avoir en échange d’un ou de plusieurs morceaux  de papiers ou bien des pièces rondes comme les roues des chars a bœufs.

Le matin il se réveilla, le feu était entièrement consumé  il le ralluma a l’aide de son briquet et mis quelques pommes de terres dans la braise pour son petit déjeuner. Un peu plus tard il repris sa route en grignotant une pomme de terre, sur le chemin il dansait en poussant des sortes de glapissements de joie. Le matin sentait bon, il fumait une pipe de menthe séchée et toutes les fleurs de la forêt se mêlaient à la menthe emplissant la bouche et les poumons de toute la vie de la forêt.

Il était arrivé a la troisième montagne, il n’avait jamais été aussi loin, plus que deux montagnes avant la ville, il traversait un village en ruine, les sureaux poussaient dans les pièces , les orties sortaient des jardins, une a une les pierres tombaient, les bois pourrissaient les insectes les dévoraient a pleines mâchoires.  Par endroit la lande avait été mangée par les insectes, une vache ensauvagée beuglait au loin recherchant son veau.

L’enfant vivait dans un village a peine plus grand que celui-ci, la ville était bien plus grande sacrement plus grande, énormément  plus grande. Il ne connaissait son existence que depuis une semaine, sa petite sœur lui avait raconté que plus loin derrière les montagnes il y avait un grand village, un très grand village mais elle avait gardée l’essentiel pour elle.

En jouant dans la cave il l’avait attachée ensuite il l’avait déchaussé et il avait enduit la plante des  pieds de saindoux, il était resté prés d’elle, il lui disait que des qu’il partirait les petites souris en mangeant lui chatouilleraient beaucoup les pieds, bien plus qu’une plume de poule et puis si elle n’était pas morte de rire les gros rats lui mangeraient les pieds. Sa petite sœur était très peureuse et très chatouilleuse enfin elle dit tout enfin ce que le grand père lui avait dit. Bien sur il lui avait promis de ne rien dire a personne, depuis ce temps la elle boudait un peu surtout qu’elle appris que les chats avait mangés toutes les souris.

 

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